Contre la variole du singe (mpox) qui est en train de se propager rapidement dans plusieurs pays du monde, le ministère de la Santé vient de mettre en place des mesures de contrôle et de surveillance au niveau de l’aéroport de Tunis-Carthage, ainsi que des ports et des postes frontaliers, afin d’éviter l’introduction et la propagation de ce virus dans notre contrée. Point de souci sur ce point, et la Tunisie est forte de son expérience contre le Covid-19 dans ce sens. Demeure donc le souci majeur des chiens errants et du virus de la rage qu’ils sont en train de véhiculer.
L’ampleur est telle qu’un CMR a été consacré à ce phénomène afin de pouvoir l’endiguer et défendre les citoyens contre les bêtes porteuses du virus et qui ont fait de nos rues des endroits à haut risque de contamination Il était temps, car le programme national de prévention et de lutte contre la rage, qui a enregistré des succès à son démarrage en 1992, ne donne plus aujourd’hui d’aussi bons résultats. Pourquoi ? Parce que la plupart des bons comportements citoyens ont disparu, l’isolement provoqué pendant le confinement du Covid-19 ayant rapproché les Tunisiens des animaux en émoussant les bons réflexes d’hygiène à l’égard de ces derniers. Dans une déclaration à La Presse, la responsable des vaccinations internationales à l’Institut Pasteur a affirmé : « Il existe des facteurs à l’origine de l’augmentation des cas de rage en Tunisie: il y a, primo, le manque de sensibilisation puisque tous ceux qui ont subi des morsures d’animaux errants et qui sont décédés n’ont pas eu recours au protocole de traitement et, secundo, le facteur environnemental lié à l’augmentation des déchets et des ordures. Il s’agit de deux facteurs qui expliqueraient la prolifération des animaux errants ainsi que l’augmentation des décès suite à une morsure par un animal atteint de la rage au cours des dernières années. »
Voilà où nous en sommes ! Nos rues sont peuplées de chiens errants et des voix s’élèvent déjà contre leur abattage. Rappelons que selon les mesures et les directives du ministère de la Santé, lorsqu’un foyer de rage se déclare dans un endroit, il faut abattre tous les chiens dans un rayon de 3 kilomètres. Mais la situation est telle que les rayons de 3 kilomètres se multiplient de plus en plus. Que faire ? C’est un dilemme cornélien ! Pourtant, le chien n’est pas un animal sauvage. Dans les pays qui ont résolu le problème, on ne voit pas de chiens errants. Alors d’où viennent tous ces chiens dans nos rues ? Ce sont tout simplement les nouvelles portées « non désirées » et dont le citoyen tunisien se débarrasse dans la rue. Il les nourrira ensuite avec les immondices qu’il jette à tort et à travers. A la campagne de vaccination doit s’additionner une campagne de stérilisation gratuite, quitte à faire du porte-à-porte.